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Fabien Bouglé : « L’éolien est d’abord et surtout une affaire de gros sous »

Alors que la Commission d’enquête sur les énergies renouvelables rend public son rapport ce mardi, Fabien Bouglé livre, dans un essai (*), un brûlot contre l’éolien.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en étudiant les éoliennes ?

Ce sont les problèmes de santé qu’elles engendraient et la profusion des sources scientifiques exploitables. Sur les oiseaux, on pourrait éditer un annuaire. Même chose pour l’impact des infrasons sur la santé humaine. Je me suis attaché à reconstituer le puzzle : avec ce livre, j’ai fait œuvre de synthèse.

En quoi les éoliennes menacent-elles les oiseaux ?

Les oiseaux ne voient pas les pales qui tournent à 250-300 km/h et ils se font déchiqueter. Le Milan Royal, un grand planeur, est la principale victime. Il y a encore plus grave, selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO) : les infrasons générés par les pales font fuir les oiseaux. Ainsi, les champs d’éoliennes génèrent des zones entières sans oiseaux.

Ces machines ont-elles vraiment un impact sur la santé humaine ?

Australie, Canada, États-Unis, Allemagne… Les études abondent et se recoupent. Des colloques internationaux traitent du fameux « syndrome éolien » : vertiges, acouphènes (des bourdonnements dans les oreilles), problèmes cardio-vasculaires, maux de tête. Ces troubles trouvent leur origine dans « l’électricité sale », le trop-plein qui est rejeté dans la terre, le bruit des pales et les infrasons qu’elles produisent, ou encore les effets stroboscopiques dus à l’ombre des pales éclairées par le soleil.

Si vous n’aviez qu’un seul grief contre les éoliennes, quel serait-il ?

Elles n’ont pas les vertus qu’on leur prête. Leur impact sur l’environnement est négatif. Pour fabriquer les aimants des nacelles, on utilise des terres rares, matériaux très néfastes pour la santé de ceux qui les produisent en Chine. Les pales sont faites de fibres composites et de résines non recyclables. Le pire est lié à l’intermittence de la production d’électricité. Quand le vent est trop faible ou trop fort, les éoliennes ne tournent pas. Leur installation va donc toujours de pair avec la construction de nouvelles centrales thermiques. En France, on y brûle du pétrole et du gaz. En Allemagne, c’est bien souvent du charbon, redoutable pour le réchauffement climatique.

L’éolienne, dites-vous, n’est pas une technologie faite pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre mais pour cracher du « cash »…

L’éolien, c’est d’abord une affaire de gros sous. Et, qui plus est, c’est une activité totalement subventionnée. Le mécanisme est très simple. C’est le marché qui fixe le prix du mégawattheure (MG/h) d’électricité. Sur un an, il vaut en moyenne 45 €. Or, l’électricité qui sera produite par les éoliennes marines en baie de Saint-Brieuc ou dans les parages de l’île de Groix (56) sera vendue aux distributeurs à 180 € le MG/h. La différence est prise en charge par les contribuables. Le législateur a instauré à cet effet une contribution sur les factures d’électricité. Comme cela ne suffisait pas, il a ajouté la taxe carbone sur les carburants, celle qui est à l’origine de la colère des gilets jaunes.

Pour le terrestre, le différentiel est moindre…

Oui, le tarif de rachat est de 80 €. Mais au total, la filière bénéficiera tout de même de 100 milliards de subventions publiques sur les 20 prochaines années… Et ce sont des sociétés étrangères qui en profiteront ! Initialement, une partie des subventions devait servir à mettre sur pied une filière industrielle française. Mais, entre-temps, les sociétés pressenties sont passées sous pavillon étranger : Alstom Énergie a été absorbée par l’américain GE, la filiale d’Areva par l’espagnol Gamesa. Aujourd’hui, les fabricants sont l’allemand Siemens, l’américain GE, le danois Vestas.

D’ailleurs, le modèle de l’éolien est allemand…

C’est en effet la doctrine allemande de l’« energiewende » qui s’est imposée à nous, via une structure d’influence dont la gouvernance est mixte : l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE). Mais alors que nous nous apprêtons à investir 100 milliards, nos voisins d’outre Rhin, eux, arrêtent les frais. Après avoir dépensé 500 milliards d’euros, Berlin a décrété la fin des subventions à partir de 2021. L’éolien n’a eu aucun effet sur les gaz à effet de serre, a dénoncé la Cour fédérale. Les faillites vont se multiplier et nos voisins vont se retrouver avec des milliers de tonnes de pales non recyclables sur le bras. Leur parc aligne 25 000 machines. Nous en avons 8 000.

De l’économie, vous passez au mélange des genres et aux liaisons incestueuses…

Toutes les ONG environnementales sont juges et parties car elles touchent de l’argent des promoteurs éoliens. Elles sont des partenaires financiers des promoteurs éoliens, voire opérateurs ; c’est le cas de Greenpeace Énergie. On relève aussi les relations incestueuses entre le business des éoliennes et les Verts. La liste EELV aux européennes conduite par Yannick Jadot comportait le nom de Jean-Yves Grandidier, un des plus gros promoteurs français de l’éolien et créateur du syndicat professionnel France énergie éoliennes.

Le stade suivant, c’est la prise illégale d’intérêt…

Plusieurs condamnations ont été prononcées contre des élus qui ont accepté l’implantation d’éoliennes sur leur commune en sélectionnant des terrains leur appartenant, en contrepartie d’une rétribution. Plusieurs professions sont dans le collimateur des tribunaux, dont les géomètres experts et les notaires.

Le pompon, ce sont les relations entre les éoliennes et la mafia !

Il se trouve qu’Electrabel, l’électricien belge racheté par le Français Engie, a acquis les parcs éoliens de Sicile auprès d’une société appartenant à Cosa Nostra. La police anti mafia italienne a prouvé les liens. La mafia a investi le marché de l’éolien italien et probablement une partie du marché européen pour blanchir ses revenus du crime.

« Éoliennes. La face noire de la transition écologique » aux éditions du Rocher. Confronté, il y a dix ans, à la construction d’un parc éolien à 800 mètres de sa maison, l’entrepreneur Fabien Bouglé, Briochin de naissance, expose dans « Éoliennes. La face noire de la transition écologique » (*) une vision très critique sur ce choix politique.

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